Dans le cadre du processus de #LiberAction visant à corriger les erreurs factuelles, les déformations et insinuations douteuses du dernier dossier « antiracisme » de Libération, nous avons décidé de réécrire tous les articles. Le portrait de Fania Noël, paru dans le dossier du 4 avril 2016, a ici été retravaillé. Le choix a été fait de ne pas donner de détail sur son physique, sa tenue ou sa coiffure car c’est définitivement son positionnement politique qui nous intéresse.

Avant de s’engager avec Mwasi, l’afroféministe avait claqué la porte de plusieurs mouvements. Car contrairement à eux, elle voulait “l’abolition du système de domination et pas seulement sa réforme”.

Sur son carnet, un sticker avec une citation d’Assata Shakur (militante afro-américaine exilée politique à Cuba, membre du Black Panther Party et de la Black Liberation Army) : “Personne dans le monde, personne dans l’histoire n’a jamais obtenu sa liberté en faisant appel au sens moral des gens qui les opprimaient.” Fania Noël, 28 ans, l’aînée (la seule ayant fait des études universitaires) d’une fratrie de six est née en Haïti et a grandi à Cergy (Val-d’Oise). Son père, retourné par lassitude dans son pays d’origine, a eu différents boulots dans la restauration. Pour décrire ses maladies à répétition, elle cite Foucault : « c’est le pouvoir qui s’est inscrit dans son corps. »

 

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Revue décoloniale, nous poursuivant notre ambition de mettre au centre de la revue les racisé·e·s sous le joug du patriarcat, tout en nous inscrivant dans la lutte contre le capitalisme. Après un premier numéro autour de l’étau, la question qui traverse ce second numéro est celle de la lutte. La lutte collective et politique, ses modalités, son agenda, ses contraintes, comment elle se réinvente et nous réinvente mais surtout est-ce que la victoire est au bout du chemin ? A la fin du numéro nous n’aurons surement pas de réponses définitives à vous donner mais nous aurons des pistes, et vous aurez passé un bon moment.

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Dans un contexte de mondialisation, où l’ancienne puissance impériale a perdu sa première place dans le soft power au profit des Anglo-saxons, les anciennes colonies françaises sont celles qui font exister le français en dehors de la France. Ce n’est ni le Québec ni la Belgique qui permettent à la langue française d’être dans toutes les instances internationales, mais bien les pays d’Afrique et de la Caraïbe. Lors d’une conférence sur l’entreprenariat, un éminent conseiller politique français se réjouissait que le français devienne l’une des langues les plus parlées au monde grâce à la démographie africaine. Il a notamment mis en avant le potentiel immense que représenteraient pour la France les contrats de marchés publics, concernant en particulier les centres d’appels avec des salarié-e-s très bon marché. C’est de cela dont il s’agit aussi, la domination culturelle est l’un des secteurs du capitalisme néo-libéral.

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Depuis quelques semaines, la polémique enfle autour du projet de camp d’été décolonial porté par Sihame Assbague et Fania Noël. En cause, la non-mixité politique de l’événement, choisie et revendiquée par les militantes. Après avoir essuyé de nombreuses critiques et attaques diffamatoires, et pour répondre aux nombreuses interrogations des premiers concernés, elles se sont lancées dans la rédaction d’un dialogue fictif avec elles-mêmes.

Pourquoi déjà avoir choisi de créer ce camp d’été décolonial ?

L’idée de ce camp est née d’un échange sur la nécessité de multiplier les espaces de transmission, de rencontres et de formation politique. Il en existe déjà ; ils font écho à une longue tradition d’organisation autonome des immigrations et des quartiers populaires. Les anciens, comme notre génération d’ailleurs, n’ont jamais attendu qu’on vienne les sauver. Ils se sont engagés, ont milité et résisté sur tous les fronts. C’est important de rappeler ça car tout militant est l’héritier de luttes passées et même en cours. On connaît très mal cette Histoire, on en sait très peu sur ces luttes et leurs enjeux. Du coup, l’un des objectifs du camp d’été c’est justement de se réapproprier tout ça. Il s’agit également de poser des termes sur ce que nous vivons et de partager méthodes et savoirs, qu’ils soient théoriques ou pratiques. En tant que militantes autodidactes, nous savons à quel point certains concepts ou certaines techniques peuvent paraître abstraits, complexes, etc…et puis, de manière générale, on a toujours besoin de creuser ce que l’on croit savoir (nous les premières), de se confronter à d’autres pensées, d’autres prismes, d’autres réalités.

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Accueillis par la librairie la Brêche, les blogs Haitiano-Molotov et Mrs Roots s’associent pour Noir.e.s d’encres, discussion entre Josette Spartacus et Maboula Soumahoro. A l’occasion de la sortie du livre Négropolitude de Josette Spartacus.

 

“Négropolitude n.f. : fait d’être né de parents Noirs en pays Blanc. Être à la marge de là d’où l’on vient et de là où l’on naît.“
Quels sont les lieux qu’ils soient physiques ou imaginaires, les espaces tant politiques que personnels, que nous habitons en tant que noir.e.s, jusqu’où s’étend la marge et comment la façonne t-on ?

C’est autour de l’expérience noire en contexte occidentale que s’articulera cette conversation, à travers la littérature mais aussi une mise en perspective historique. Que
Cette discussion sera entre-coupée par la lecture d’extraits du livre par la comédienne Marie-Julie Chalu.

Maboula Soumahoro : Docteur en langues, culture et civilisation du monde anglophone, maître de conférences à Tours et Sciences Po Paris, son travail porte sur les diasporas noires, notamment afro-américaines. Elle est également la présidente de l’association Black History Month qui organise les journées Africana ( prochaine édition en mai prochain)

Josette Spartacus : Professeure d’anglais en activité, spécialiste de littérature anglophone, elle signe une thèse Stratégies de Survie, résultat d’une dizaine d’années consacrées aux littératures afro-américaine et afro-caribéenne. En 2016, elle sort son tout premier roman Négropolitude, aux Éditions L’Harmattan.

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Après le dossier de Libé sur l’antiracisme, des pendules devaient être mise à l’heure c’est ce qu’on à fait avec Sihame Assbague :

Politisés et impertinents, actifs sur les réseaux sociaux et remontés contre la gauche des droits de l’homme (mais pas qu’elle)… la génération post-Touche pas à mon pote, née de l’immigration, clive et suscite l’inquiétude des antiracistes universalistes & du pouvoir blanc. Libération, qui lui consacrait un dossier spécial ce lundi 4 avril 2016, s’étant royalement planté, nous corrigeons ici ses erreurs. Sans rancune Libé mais la prochaine fois qu’on doit faire le taf, payez-nous au moins 🙂

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Le cas BET n’est qu’un énième épisode dans la récurrence de l’invisibilisation des Noir(e)s de France. Tout le monde aime la culture noire, la consommer voire l’exploiter, mais dès qu’il s’agit de nous laisser prendre la parole ou pis encore, de parler des différentes formes que prend la négrophobie, il n’y a plus personne. Certes, la chaîne BET, fondée aux Etats-Unis par un entrepreneur noir, n’appartient plus à des Noir(e)s depuis quelques années déjà. D’ailleurs le Black Twitter américain pointe souvent le fait que le seul programme de BET qui reste icôniquement noir est les BET Music Award. Mais est-ce une raison suffisante pour exclure les Noir(e)s de France du paysage audiovisuel français ?

1. Evrything but the burden (Tout sauf le fardeau)

La divulgation d’une photographie de l’équipe de BET sans Noir(e)s (BET qui rappelons-le signifie « Black Entertainment Network » à savoir « Chaîne de Divertissement Noir ») est on ne peut plus édifiante. Même pour le métier d’animateur télé sur une chaîne censée leur être dédiée, les Noir(e)s ne sont pas dignes d’être sélectionné(e)s. Sortir une fois de plus les Noir(e)s du cadre de la photo, c’est nier leur existence. Le faire en brandissant un multiculturalisme de façade, c’est aussi perpétuer cette idée que les Noir(e)s devraient se contenter des miettes de représentativité qu’on leur accorde. Force est de constater que notre pays est une nouvelle fois frappée d’amnésie sélective quand il s’agit de la représentation des racisé.e.s sur le petit écran. Ainsi, ceux qui applaudissaient hier l’arrivée d’Harry Roselmack sur TF1, signe d’une prétendue évolution vers une société post-raciale, sont les mêmes qui, aujourd’hui, remettent en question l’indignation des communautés noires qui refusent de se laisser écarter du petit écran. Lire la suite sur Médiapart