Immeubles qui s’effondrent, frontières qui se durcissent, prisons qui se remplissent, droits sociaux qui se font la malle, le climat qui s’emballe, richesse des plus riches qui s’envolent et ce sentiment de vivre avec un bruit d’alarme incessant dans la tête.

Après l’Étau et Lutter, nous avons choisi d’articuler ce troisième numéro autour du thème des Urgences. Urgences politiques, sociales et économiques, mais surtout l’urgence d’une révolution.

Depuis le premier numéro, le paysage de l’antiracisme politique/décolonial a évolué. Des routes se sont séparées, des lignes se sont définies et démarquées. Aussi, les débats sur les non blanc·he·s politisant les questions de genre et de sexualité comme outils du pouvoir blanc ont peu à peu disparus. Ceci s’explique par deux facteurs principaux : Les nombreuses attaques du pouvoir contre des organisations de féministes non-blanches qu’elles soient arabes, musulmanes ou afroféministes, rendent caduques la grande théorie qui fait d’elles des complices privilégiées du pouvoir blanc. Le travail fait par les organisations de féministes arabes, musulmanes ou afroféministes pour, d’une part, définir leur agenda politique de lutte contre le patriarcat (qu’il soit de l’État, dans la société en général ou intra-communautaire) et, d’autre part, participer au mouvement antiraciste.

Ce changement porte aussi les sujets queer et trans dans son sillage, car les organisations féministes servent aussi d’éclaireuses pour les organisations défendant ces questions. Car les militant-e-s queer et trans font partie des organisations féministes ainsi que des organisations anti-racistes. L’aller-retour des membres faisant partie de plusieurs organisations permet d’avoir des espaces  de politisation qui se superposent : à la fois sur les luttes anti-racistes/anti-impérialistes et sur celles liées au genre et à la sexualité.

C’est dans cette nouvelle configuration que s’inscrivent les questionnements et pistes de réflexion développées dans ce troisième numéro. Face aux urgences, comment répondre mais surtout comment dégager des espaces pour construire au-delà de l’urgence ? Au-delà de construire des organisations dont le but final est leur propre préservation, comment s’organiser pour accompagner les luttes et surtout arriver à la victoire ?

Vous pouvez retrouver ce numéro dans vous librairie ou le commander sur le site de Syllepse

Contributrices et contributeurs de ce numéro 

Alexandra Wanjiku Kelbert ● Annette Davis ● Asiya Bathily ● Emy Masami ● Fania Noël ● Jade Almeida ● João Gabriell ● Khadija Lahssini ● Magazine Dialna ● Malek Cheikh ● Mira Younes ● Mwasi-Collectif Afroféministe ● Nabintou Mendy ● Nathyfa Michel ● Sil Enda ● Sol Brun ● Zohra Khaldoun

Rédaction 

Directrice de la publication : Fania Noël

Rédaction en chef : Malek Cheikh

Conception Graphique : Laure KL

Correction

Mira Younes ● Khadija Lahssini ● Stéphane Gérard ● Zohra Ab ●Sol Brun ● Aria Boussetta

Couverture : Zohra Khaldoun

Illustrations : Zohra Khaldoun & Kahena

Traduction : Nadine Mondestin

Revue décoloniale, nous poursuivant notre ambition de mettre au centre de la revue les racisé·e·s sous le joug du patriarcat, tout en nous inscrivant dans la lutte contre le capitalisme. Après un premier numéro autour de l’étau, la question qui traverse ce second numéro est celle de la lutte. La lutte collective et politique, ses modalités, son agenda, ses contraintes, comment elle se réinvente et nous réinvente mais surtout est-ce que la victoire est au bout du chemin ? A la fin du numéro nous n’aurons surement pas de réponses définitives à vous donner mais nous aurons des pistes, et vous aurez passé un bon moment.

assiegees

 

Accueillis par la librairie la Brêche, les blogs Haitiano-Molotov et Mrs Roots s’associent pour Noir.e.s d’encres, discussion entre Josette Spartacus et Maboula Soumahoro. A l’occasion de la sortie du livre Négropolitude de Josette Spartacus.

 

“Négropolitude n.f. : fait d’être né de parents Noirs en pays Blanc. Être à la marge de là d’où l’on vient et de là où l’on naît.“
Quels sont les lieux qu’ils soient physiques ou imaginaires, les espaces tant politiques que personnels, que nous habitons en tant que noir.e.s, jusqu’où s’étend la marge et comment la façonne t-on ?

C’est autour de l’expérience noire en contexte occidentale que s’articulera cette conversation, à travers la littérature mais aussi une mise en perspective historique. Que
Cette discussion sera entre-coupée par la lecture d’extraits du livre par la comédienne Marie-Julie Chalu.

Maboula Soumahoro : Docteur en langues, culture et civilisation du monde anglophone, maître de conférences à Tours et Sciences Po Paris, son travail porte sur les diasporas noires, notamment afro-américaines. Elle est également la présidente de l’association Black History Month qui organise les journées Africana ( prochaine édition en mai prochain)

Josette Spartacus : Professeure d’anglais en activité, spécialiste de littérature anglophone, elle signe une thèse Stratégies de Survie, résultat d’une dizaine d’années consacrées aux littératures afro-américaine et afro-caribéenne. En 2016, elle sort son tout premier roman Négropolitude, aux Éditions L’Harmattan.

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