J’ai été frappée par la manière dont les débats sur BookTok U.S. résonnent étrangement et tristement avec le film (que j’ai détesté) It Ends With Us. En novembre 2024, à la suite des résultats de l’élection présidentielle américaine, le BookTok américain s’est enflammé et transformé en champ de bataille. Une partie des influenceurs de BookTok, majoritairement des femmes blanches milléniales, exigeait que la politique reste en dehors de la lecture, et que “it’s not that deep”. La lecture est souvent présentée, sous des formes différentes, comme une activité noble, manifestation de capital symbolique, culturel ou moral. De la même façon que lire beaucoup de livres ou avoir des diplômes rendrait automatiquement radical ou révolutionnaire (hello la tradition réactionnaire et fasciste intellectuelle), on a vu des dizaines de booktokeuses (et booktokeurs) démontrer que, malgré des centaines de livres lus par an (majoritairement de fiction, fantasy ou science-fiction), elles/ils tombent dans deux grandes catégories :

  1. Une absence totale de littératie médiatique, les rendant incapables de discerner les paraboles ou les messages au-delà des événements touchant le personnage principal ;
  2. Une mauvaise foi évidente, consistant à refuser d’assumer un positionnement politique conservateur tout en manipulant les autres pour les faire passer pour ignorants.

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