Être une activiste afroféministe s’inscrivant dans l’anticapitalisme est un exercice à double emploi, notamment en matière de pratiques militantes. Il s’agit d’une part, de défendre ses activités contre les attaques réactionnaires teintées de mépris et de l’autre, de continuer à développer des critiques constructives pour faire avancer nos luttes.
La notion d’espace “safe” ne peut échapper à ces critiques.

Un espace safe, ou espace sécuritaire en bon français, vise à l’élimination de la violence dans les interactions entre les membres ; notamment ceux appartenant à des groupes sociaux marginalisés dans la société. Mais est-ce vraiment possible ?

La violence règne sans ambiguïté, et de manière hégémonique, partout dans la société. Les groupes Facebook, forums ou espaces se définissant ou se voulant “safe”, même avec toutes les dérives libérales, ne peuvent ainsi pas retirer un “droit” à des personnes ayant des propos violents ou oppressifs. Ces derniers vont pouvoir continuer à les exprimer, les entendre, les lire et les partager en ligne, au travail, dans l’institution scolaire, dans les médias, le gouvernement, ou dans la rue.

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Dans le cadre du processus de #LiberAction visant à corriger les erreurs factuelles, les déformations et insinuations douteuses du dernier dossier « antiracisme » de Libération, nous avons décidé de réécrire tous les articles. Le portrait de Fania Noël, paru dans le dossier du 4 avril 2016, a ici été retravaillé. Le choix a été fait de ne pas donner de détail sur son physique, sa tenue ou sa coiffure car c’est définitivement son positionnement politique qui nous intéresse.

Avant de s’engager avec Mwasi, l’afroféministe avait claqué la porte de plusieurs mouvements. Car contrairement à eux, elle voulait “l’abolition du système de domination et pas seulement sa réforme”.

Sur son carnet, un sticker avec une citation d’Assata Shakur (militante afro-américaine exilée politique à Cuba, membre du Black Panther Party et de la Black Liberation Army) : “Personne dans le monde, personne dans l’histoire n’a jamais obtenu sa liberté en faisant appel au sens moral des gens qui les opprimaient.” Fania Noël, 28 ans, l’aînée (la seule ayant fait des études universitaires) d’une fratrie de six est née en Haïti et a grandi à Cergy (Val-d’Oise). Son père, retourné par lassitude dans son pays d’origine, a eu différents boulots dans la restauration. Pour décrire ses maladies à répétition, elle cite Foucault : « c’est le pouvoir qui s’est inscrit dans son corps. »

 

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Après le dossier de Libé sur l’antiracisme, des pendules devaient être mise à l’heure c’est ce qu’on à fait avec Sihame Assbague :

Politisés et impertinents, actifs sur les réseaux sociaux et remontés contre la gauche des droits de l’homme (mais pas qu’elle)… la génération post-Touche pas à mon pote, née de l’immigration, clive et suscite l’inquiétude des antiracistes universalistes & du pouvoir blanc. Libération, qui lui consacrait un dossier spécial ce lundi 4 avril 2016, s’étant royalement planté, nous corrigeons ici ses erreurs. Sans rancune Libé mais la prochaine fois qu’on doit faire le taf, payez-nous au moins 🙂

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Le cas BET n’est qu’un énième épisode dans la récurrence de l’invisibilisation des Noir(e)s de France. Tout le monde aime la culture noire, la consommer voire l’exploiter, mais dès qu’il s’agit de nous laisser prendre la parole ou pis encore, de parler des différentes formes que prend la négrophobie, il n’y a plus personne. Certes, la chaîne BET, fondée aux Etats-Unis par un entrepreneur noir, n’appartient plus à des Noir(e)s depuis quelques années déjà. D’ailleurs le Black Twitter américain pointe souvent le fait que le seul programme de BET qui reste icôniquement noir est les BET Music Award. Mais est-ce une raison suffisante pour exclure les Noir(e)s de France du paysage audiovisuel français ?

1. Evrything but the burden (Tout sauf le fardeau)

La divulgation d’une photographie de l’équipe de BET sans Noir(e)s (BET qui rappelons-le signifie « Black Entertainment Network » à savoir « Chaîne de Divertissement Noir ») est on ne peut plus édifiante. Même pour le métier d’animateur télé sur une chaîne censée leur être dédiée, les Noir(e)s ne sont pas dignes d’être sélectionné(e)s. Sortir une fois de plus les Noir(e)s du cadre de la photo, c’est nier leur existence. Le faire en brandissant un multiculturalisme de façade, c’est aussi perpétuer cette idée que les Noir(e)s devraient se contenter des miettes de représentativité qu’on leur accorde. Force est de constater que notre pays est une nouvelle fois frappée d’amnésie sélective quand il s’agit de la représentation des racisé.e.s sur le petit écran. Ainsi, ceux qui applaudissaient hier l’arrivée d’Harry Roselmack sur TF1, signe d’une prétendue évolution vers une société post-raciale, sont les mêmes qui, aujourd’hui, remettent en question l’indignation des communautés noires qui refusent de se laisser écarter du petit écran. Lire la suite sur Médiapart