Juillet 2018 : Victoire de l’équipe de France à la Coupe du monde de Football. De jeunes garçons noirs quittent la périphérie pour rejoindre le centre, drapeau tricolore à la main. Ils s’engouffrent dans le RER, direction Paris. Leurs visages rivés sur les écrans géants, à l’extérieur du bar, l’exultation avec la foule et toujours ce drapeau tricolore brandi, enlacé et agité. Une scène qui renvoie à l’affiche du film, ces mêmes drapeaux portés par une foule qu’on devine multiethnique, déferlant sur les Champs Élysées, surplombée par ce titre : Les Misérables. Tourné à Montfermeil, le film se place sans équivoque dans la lignée de la figure tutélaire de Victor Hugo, grand témoin de son époque et narrateur des marges. Avec cette scène qui inaugure Les Misérables, le film n’évoque pas simplement le symbole de la francité en explorant la dualité entre celles et ceux supposés de souche et les autres. Ces trois premières minutes cristallisent fantasmes, espoirs et projections autour de la question raciale en France.

Les Misérables — qui a fait sensation en remportant un prix à Cannes et quatre Césars, dont celui du meilleur film — a été salué à gauche comme à droite.

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Have you met Fania?
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Extract  “Having spent a significant amount of time in the United States, is there a difference between blackness in Paris and blackness in, say, Brooklyn?
Blackness in Paris is definitely more African or Caribbean as a result of the direct proximity to the Continent and the Caribbean.  At the same time, blackness in Brooklyn is more political, self-aware and organized. Also, I am haitian so Brooklyn is kind of a freeing place for Haitians. In Paris, I don’t have a lot of Haitians. ” 

 

Le cul-de-sac de la politique à l’époque du confinement : dans cet épisode je parle des tendances à mobiliser la situation en avançant des arguments semblables à ceux de Thanos (Avengers Endgame) ou Malthus

Et dans la deuxième partie : F*ck la productivité

Ambiance sonore

Papa Gede – Naïka
Kanse – Kaï et  Rutchelle Guillaume

Extrait lecture

Extrait du “Triangle et l’hexagone. Reflexion sur une identité noire” Maboula Soumahoro

Illustration : Insta lamine2crayon_

 

 

Dans cet épisode on parle d’un archétype particulier : les minoritaires™, spécialistes dans la posture de minoritaire dans les espaces où ils/elles ne peuvent pas faire de différence ou qui ne sont pas politiques, au passage en pillant les espaces créer par les organisations noires.

Je me penche ensuite sur la dépolitisation de la notion des réparations.

Ambiance sonore

Lous and the Yakuza – Dileme

Mizik Mizik – Webe

Pour aller plus loin

Extrait de lecture texte “Afrofem” de Mwasi-Collectif

Lien en bio

 

 

Dans ce numéro qui tourne autour de l’argent, la richesse, et la travail, je reprends en première partie un débat vieux comme twitter “La classe efface-t-elle la race ? “. Ensuite je vous parle du concept de travail émotionnel “Emotional labor”, son origine théorique et comment il est dévoyer dans des approches libérales et individualistes.

Ambiance sonore

Awori X Twani – Cortex Iuxta
Larose – Aksidan

Pour aller plus loin

Arlie Hochschild’s (1983) The Managed Heart

Extrait de lecture texte “En quoi le panafricanisme pourrait-il nous concerner, nous les « Antillais »? ” de Joao Gabriell

 

 

 

 

Retrouvez mon entretien avec  Marie-Julie Chalu sur Afropea

Extrait “On peut faire des recherches identitaires qui ne sont pas des projets politiques et ce n’est pas grave. Je pense que le problème c’est qu’on veut dire que quelque chose est politique pour avoir une légitimité. Ça dessert à la fois la chose à laquelle on veut donner de la légitimité parce que c’est facilement critiquable et démontable et ça dessert le fait de faire de la politique. Les quêtes identitaires (identity politics) ne sont pas un projet, programme politique, ne mobilisent pas politiquement. Les seules fois où s’est utilisé dans ce sens, ça se termine extrêmement mal. Afropéen, afro-français, whatever, l’expérience humaine est complexe, individuelle. En tant que militante noire radicale, je veux sortir de ces concepts de la suprématie blanche qui nous essentialise. Je ne suis pas toi, tu es différente de moi. J’ai un vécu différent. Politiquement je me définis comme noire parce que ça m’aide à construire une organisation politique mais si dans ma vie personnelle, je veux me dire haïtienne, cela n’a pas besoin d’un débat public. Le débat c’est quelle est ma situation matérielle en tant que noire ici qui se rapproche de la condition matérielle de plein de gens qui partagent la même histoire de violence que moi et qu’est-ce qu’on fait pour ça ?”

 

photo : Gael Rapon

 

Après l’obsession pour les alliéEs  et les privilèges, c’est au tour d’une des conséquences de la focalisation sur ceci : le quémandisme politique.

Autre sujets abordé : Faut-il abandonner l’intersectionnalité ? A travers le livre de Jennifer C .Nash : Black Feminism Reimagined: After Intersectionality 

On parle du mouvement et concept des féminismes noirs : Africana Womanism.

Ambiance sonore

Moto Moto – Dj Arafat
Nuqui  – ChocQuibTown

Pour aller plus loin

Afro-Communautaire : Appartenir à nous-mêmes – Fania Noel- Thomassaint – ici

Black Feminism Reimagined: After Intersectionality –  Jennifer C. Nash. – review ici

Africana Womanism: Reclaiming Ourselves and Africana Womanist Literary Theory -Cleonora Hudson-Weems

Succeeding While Black –  Keeanga-Yamahtta Taylor – Lire l’article 

 

 

Immeubles qui s’effondrent, frontières qui se durcissent, prisons qui se remplissent, droits sociaux qui se font la malle, le climat qui s’emballe, richesse des plus riches qui s’envolent et ce sentiment de vivre avec un bruit d’alarme incessant dans la tête.

Après l’Étau et Lutter, nous avons choisi d’articuler ce troisième numéro autour du thème des Urgences. Urgences politiques, sociales et économiques, mais surtout l’urgence d’une révolution.

Depuis le premier numéro, le paysage de l’antiracisme politique/décolonial a évolué. Des routes se sont séparées, des lignes se sont définies et démarquées. Aussi, les débats sur les non blanc·he·s politisant les questions de genre et de sexualité comme outils du pouvoir blanc ont peu à peu disparus. Ceci s’explique par deux facteurs principaux : Les nombreuses attaques du pouvoir contre des organisations de féministes non-blanches qu’elles soient arabes, musulmanes ou afroféministes, rendent caduques la grande théorie qui fait d’elles des complices privilégiées du pouvoir blanc. Le travail fait par les organisations de féministes arabes, musulmanes ou afroféministes pour, d’une part, définir leur agenda politique de lutte contre le patriarcat (qu’il soit de l’État, dans la société en général ou intra-communautaire) et, d’autre part, participer au mouvement antiraciste.

Ce changement porte aussi les sujets queer et trans dans son sillage, car les organisations féministes servent aussi d’éclaireuses pour les organisations défendant ces questions. Car les militant-e-s queer et trans font partie des organisations féministes ainsi que des organisations anti-racistes. L’aller-retour des membres faisant partie de plusieurs organisations permet d’avoir des espaces  de politisation qui se superposent : à la fois sur les luttes anti-racistes/anti-impérialistes et sur celles liées au genre et à la sexualité.

C’est dans cette nouvelle configuration que s’inscrivent les questionnements et pistes de réflexion développées dans ce troisième numéro. Face aux urgences, comment répondre mais surtout comment dégager des espaces pour construire au-delà de l’urgence ? Au-delà de construire des organisations dont le but final est leur propre préservation, comment s’organiser pour accompagner les luttes et surtout arriver à la victoire ?

Vous pouvez retrouver ce numéro dans vous librairie ou le commander sur le site de Syllepse

Contributrices et contributeurs de ce numéro 

Alexandra Wanjiku Kelbert ● Annette Davis ● Asiya Bathily ● Emy Masami ● Fania Noël ● Jade Almeida ● João Gabriell ● Khadija Lahssini ● Magazine Dialna ● Malek Cheikh ● Mira Younes ● Mwasi-Collectif Afroféministe ● Nabintou Mendy ● Nathyfa Michel ● Sil Enda ● Sol Brun ● Zohra Khaldoun

Rédaction 

Directrice de la publication : Fania Noël

Rédaction en chef : Malek Cheikh

Conception Graphique : Laure KL

Correction

Mira Younes ● Khadija Lahssini ● Stéphane Gérard ● Zohra Ab ●Sol Brun ● Aria Boussetta

Couverture : Zohra Khaldoun

Illustrations : Zohra Khaldoun & Kahena

Traduction : Nadine Mondestin