On a tou-te-s en tête une organisation, un groupe ouun projet qui s’est effondré à cause d’un conflit. Dans les communautés Noire souvent l’argument- qui est en passant negrophobe – est que notre problème principale est que l’on ne pourrait rien faire ensemble ou qu’il n’y a pas de soutien. La vie d’une organisation, comme tout groupe, est traversé de rapport de pouvoirs, plus ou moins explicites mais aussi de conflits voir de violence. En tant qu’afrofeministe la question des conflits et de la violence est une question centrale lorsqu’on pense aux places et la sécurité des femmes Noires dans les mouvement noirs
Pour parler de la résolution de conflit, je reçois une compatriote diabolique haïtienne, Nathela Batraville
Nathalie est professeure adjointe en études féministes à l’Université Concordia. Ses travaux portent sur l’afroféminisme, l’abolition de la prison, les théories décoloniales et queers, et les productions culturelles de l’Atlantique noir
Jingle nickylars beats Chargée de production : Douce Dibondo
La musique fait partie des éléments les plus forts et marqués identitairement des cultures Africaine et caribéennes. Que ce soit pour célébrer, pleurer, s’encourager ou lutter, il y a toujours une bande son. Les mouvement panafricains et des indépendances ont fait la part belle aux artistes, mais quant est-il pour la révolution panafricaine du XXIe siècle qu’on attend et espère, aura-t-elle une B.O ?
Pour en parler je reçois Elom 20ce, un « cogneur de l’invisible ». togolais qui se définit comme un artiviste. Il est rappeur, designer, réalisateur et panafricain membre de la LP-Umoja
Jingle nickylars beats Chargée de production : Douce Dibondo
Au programme de ce premier épisode : la perception du racisme et des mobilisations, avec un pays où beaucoup de Noir-es ou Arabes français-es s’en vont en espérant subir moins de racisme (surtout à l’embauche). Un pays qui se pense comme celui des bisounours et de la bienveillance. Le Canada. Où devrais-je dire les Canada(s), tant la différence de types et modalités d’organisation est palpable entre le Quebec (francophone) et le reste du pays.
Je reçois Robyn Maynard (@policingblack) , depuis Toronto. Robyn est une militante et essayiste canadienne que j’ai rencontré en 2017 à Montreal. Son dernier livre « NOIRES SOUS SURVEILLANCE. ESCLAVAGE, RÉPRESSION ET VIOLENCE D’ÉTAT AU CANADA » a été plébiscité tant par les militant-es que par la critique.
Juillet 2018 : Victoire de l’équipe de France à la Coupe du monde de Football. De jeunes garçons noirs quittent la périphérie pour rejoindre le centre, drapeau tricolore à la main. Ils s’engouffrent dans le RER, direction Paris. Leurs visages rivés sur les écrans géants, à l’extérieur du bar, l’exultation avec la foule et toujours ce drapeau tricolore brandi, enlacé et agité. Une scène qui renvoie à l’affiche du film, ces mêmes drapeaux portés par une foule qu’on devine multiethnique, déferlant sur les Champs Élysées, surplombée par ce titre : Les Misérables. Tourné à Montfermeil, le film se place sans équivoque dans la lignée de la figure tutélaire de Victor Hugo, grand témoin de son époque et narrateur des marges. Avec cette scène qui inaugure Les Misérables, le film n’évoque pas simplement le symbole de la francité en explorant la dualité entre celles et ceux supposés de souche et les autres. Ces trois premières minutes cristallisent fantasmes, espoirs et projections autour de la question raciale en France.
Les Misérables — qui a fait sensation en remportant un prix à Cannes et quatre Césars, dont celui du meilleur film — a été salué à gauche comme à droite.
Le cul-de-sac de la politique à l’époque du confinement : dans cet épisode je parle des tendances à mobiliser la situation en avançant des arguments semblables à ceux de Thanos (Avengers Endgame) ou Malthus
Et dans la deuxième partie : F*ck la productivité
Ambiance sonore
Papa Gede – Naïka Kanse – Kaï et Rutchelle Guillaume
Extrait lecture
Extrait du “Triangle et l’hexagone. Reflexion sur une identité noire” Maboula Soumahoro
Au programme comment en finir avec la masculinité toxique et une question sur les fantasmes/imaginaires/représentations autour des couples mixtes composés d’une personne noire.
Ambiance sonore
5H – Yseult (ft. Jok’Air) Anything you want – Robert Cray
Dans cet épisode on parle d’un archétype particulier : les minoritaires™, spécialistes dans la posture de minoritaire dans les espaces où ils/elles ne peuvent pas faire de différence ou qui ne sont pas politiques, au passage en pillant les espaces créer par les organisations noires.
Je me penche ensuite sur la dépolitisation de la notion des réparations.
Ambiance sonore
Lous and the Yakuza – Dileme
Mizik Mizik – Webe
Pour aller plus loin
Extrait de lecture texte “Afrofem” de Mwasi-Collectif
Dans ce numéro qui tourne autour de l’argent, la richesse, et la travail, je reprends en première partie un débat vieux comme twitter “La classe efface-t-elle la race ? “. Ensuite je vous parle du concept de travail émotionnel “Emotional labor”, son origine théorique et comment il est dévoyer dans des approches libérales et individualistes.
Ambiance sonore
Awori X Twani – Cortex Iuxta Larose – Aksidan
Pour aller plus loin
Arlie Hochschild’s (1983) The Managed Heart
Extrait de lecture texte “En quoi le panafricanisme pourrait-il nous concerner, nous les « Antillais »? ” de Joao Gabriell
Retrouvez mon entretien avec Marie-Julie Chalu sur Afropea
Extrait “On peut faire des recherches identitaires qui ne sont pas des projets politiques et ce n’est pas grave. Je pense que le problème c’est qu’on veut dire que quelque chose est politique pour avoir une légitimité. Ça dessert à la fois la chose à laquelle on veut donner de la légitimité parce que c’est facilement critiquable et démontable et ça dessert le fait de faire de la politique. Les quêtes identitaires (identity politics) ne sont pas un projet, programme politique, ne mobilisent pas politiquement. Les seules fois où s’est utilisé dans ce sens, ça se termine extrêmement mal. Afropéen, afro-français, whatever, l’expérience humaine est complexe, individuelle. En tant que militante noire radicale, je veux sortir de ces concepts de la suprématie blanche qui nous essentialise. Je ne suis pas toi, tu es différente de moi. J’ai un vécu différent. Politiquement je me définis comme noire parce que ça m’aide à construire une organisation politique mais si dans ma vie personnelle, je veux me dire haïtienne, cela n’a pas besoin d’un débat public. Le débat c’est quelle est ma situation matérielle en tant que noire ici qui se rapproche de la condition matérielle de plein de gens qui partagent la même histoire de violence que moi et qu’est-ce qu’on fait pour ça ?”
Après l’obsession pour les alliéEs et les privilèges, c’est au tour d’une des conséquences de la focalisation sur ceci : le quémandisme politique.
Autre sujets abordé : Faut-il abandonner l’intersectionnalité ? A travers le livre de Jennifer C .Nash : Black Feminism Reimagined: After Intersectionality
On parle du mouvement et concept des féminismes noirs : Africana Womanism.