« Peut-être 2019 », « L’anniversaire en 2011 », « L’annonce du cancer », « Les 80 ans de Nana »… Cela faisait deux semaines que Dana est aux prises avec un monologue interne. Deux semaines également qu’elle fonctionne en pilote automatique, suivant à la lettre LA to-do list. La veille de l’enterrement, elle avait prémédité de s’enfuir dans la maison familiale pour éviter les condoléances, les anecdotes sur sa défunte mère, et ces visages qui avaient disparu pendant les trois séances de chimiothérapie. Un stratagème qui s’était révélé inutile, d’abord au funérarium, et maintenant à la réception où son père est le centre de l’attention.

Déambulant entre la cuisine et le salon pour s’assurer que les invité·es ne manquent de rien, Dana, que tout le monde décrit comme une « fille à papa », rumine la rancœur qu’elle éprouve pour son père : rien n’y fait, même si le voir ainsi perdu et déboussolé dans cette maison qu’il lui faudra habiter seul après trente-cinq ans de mariage fait naître en elle un soupçon de compassion. 

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Au programme du #2 de la série “Des amis qui vous veulent du bien” : incompétence stratégique, charge mentale, division du travail domestique dans le couple et recours aux travailleuses domestiques migrantes, le tout analysé avec les recherches de la sociologue Rose-Myrlie Joseph.

19h27
« Je suis là, je suis là ! » Triomphante, Chloé dévale l’escalier. Bien que ce soit une bataille quotidienne, la victoire sur le coucher n’est jamais assurée. Laure et Julien affichent un air déçu de ne pas voir leurs filleuls ce soir.

19h39
La commande du traiteur thaïlandais du coin de la rue arrivée à 19h17 peut enfin être entamée et la discussion prend son rythme :
Laure : Là on a encore une merde avec le toit, et les devis sont ridiculement chers.
Julien : On va finir par le faire nous-mêmes, en regardant des tutos sur YouTube.
Chloé : Au cabinet, on a un client qui a une entreprise de rénovation, je peux lui en toucher deux mots et voir s’il peut vous faire un prix.
Julien : Tu es sûre, ça ne te pose pas problème ?
Chloé : Mais n…
« Bien sûr que non, en plus c’est pas tous les jours que les cabinets comptables peuvent faire du pro-bono », interrompt Paul d’un ton jovial.
Chloé : Je lui en parle demain… Ohlala si vous saviez ! Son dossier est un casse-tête, il…
Paul, lui passant la main sur le dos : « Chouchou, jeudi soir, pas de casse-tête au programme. » Il ponctue la phrase par une bise dans le cou et poursuit : « J’ai pas trouvé la sauce vietnamienne. »
Chloé se lève pour prendre la sauce.

19h58
Chloé est de retour à table avec la sauce qui se trouvait dans le placard des sauces.

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Bye Bye The Lexicon, bonjour The Lexicion !
C’est la fin du Lexicon comme vous le connaissez, en avril c’est un nouveau format et un nouveau contenu heberge par Line super plateforme qui vous recevrez. Les details seront bientot devoiler. Et pour finir, I’extraordinaire Saidiya V. Hartman dont I’un des livres [Lose Your Mother: A Journey Along the Atlantic Slave Route] sort bientot (enfin !!) en frangais traduit par Maboula Soumahoro.

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Hello, La fin de l’hiver (qui ne semble pas avoir commencé) approche, la newsletter est consacrée aux concepts « délibérée mais pas conspirationnel » et prison fix tirés du livre de l’universitaire anti-carcérale et figure du Black feminist geography, paru en 2007 aux éditions University of California Press : 

Ruth Wilson Gilmore
Golden Gulag: Prisons, Surplus, Crisis, and Opposition in Globalizing California

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Hello 2023 avec 💫bell hooks🖤 pour parler de cinéma, et du regard contestataires [ oppositonal gaze] des femmes Noires face aux représentations à l’écran. Un concept développé en 92 dans l’essai The Oppositional Gaze: Black Female Spectators, qu’on retrouve dans le livre Reel to Real. Race, class and sex at the movies paru en 1996

“Spaces of agency exist for black people, wherein we can both interrogate the gaze of the Other but also look back, and at one another naming what we see. The ‘gaze’ has been and is a site of resistance for colonized black people globally. Subordinates in relation of power learn experientially that there is a critical gaze, one that ‘looks’ to document, one that is oppositional. In resistance struggle, the power of the dominated to assert agency by claiming and cultivating ‘awareness’ politicizes ‘looking’ relations-one learns to look a certain way in order to resist.” bell hooks


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2022 touche à sa fin, vous vous préparez peut-être à voyager pour rejoindre vos proches ou avez déjà posé stratégiquement vos congés de 2023. Au programme de ce numéro le techno-capitalisme de surveillance, avec une technologie biométrique. Avec le concept de B®anding Blackness tiré d’un livre paru en 2015:

Simone Browne
Dark Matters. On the Surveillance of Blackness

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En ce mois d’octobre qui marque la commémoration de la mort de Jean-Jacques Dessalines (17 octobre 1806) et celle de Thomas Sankara (15 octobre 1987) on va s’intéresser à la fabrique de l’Histoire. Le concept d’aujourd’hui est tiré d’un livre de l’anthropologue haïtien Michel-Rolph Trouillot paru en 1995 aux éditions Beacon Press:

Michel-Rolph Trouillot
Silencing The Post. Power And The Production of History

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Ce mois-ci au programme deux concepts, inclusion prédatrice et citoyenneté/propriété sont tirés d’un livre paru 2019 aux éditions The University of North Carolina Press. Un livre qui traite des stratégies déployées par les secteurs bancaire et immobilier- soutenu par l’Etat- pour discriminer les personnes Noir-es.

Keeanga-Yamahtta Taylor
Race for Profit: How Banks and the Real Estate Industry Undermined Black Homeownership

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Bon retour de vacances, ou bonnes dernières semaines pour les aoûtiens. Comme on arrive à la fin de la saison des injonctions au “summer body”, ce mois-ci au programme deux concepts tirés du livre de Da’Shaun L. Harrison, paru 2021 aux éditions North Atlantic Books, qui fait le lien entre la négrophobie et la grossophobie:

Da’Shaun L. Harrison
Belly of the Beast. The Politics of Anti-fatness as Anti-Blackness

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