L’an dernier aux États-Unis, le rappeur Tory Lanez a été jugé pour avoir tiré sur la chanteuse Megan Thee Stallion. En janvier, en Grande-Bretagne, le footballeur français Benjamin Mendy a été jugé pour dix accusations de viol et d’agression sexuelle. Lanez a été reconnu coupable en décembre, Mendy non coupable dans huit des dix accusations tout en restant poursuivi pour deux accusations, un viol et une tentative de viol.

Dans les deux cas, les procès et les verdicts ont donné lieu à d’importants débats et confrontations sur les réseaux sociaux, avec des attaques misogynoir (1) ciblées contre les Black Feminist et les afroféministes (2) anticarcérales. Au cœur de ces attaques, l’utilisation des féminismes noirs à des fins de récupération.

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L’absence de femmes dans la catégorie la plus prestigieuse des Césars, « meilleur film », à la 48e cérémonie des Césars, a très vite été éclipsée par le grand gagnant, La Nuit du 12 de Dominik Moll, nominé dix fois et reparti avec six récompenses, dont celle du meilleur film. On y suit deux inspecteurs de la police judiciaire, enquêtant sur le viol et le meurtre de Clara (Lula Cotton-Frapier).

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Valentin n’aurait jamais pensé que la sortie tant attendue de son premier livre, tiré de sa thèse, serait le point de départ de la plus grande injustice qu’il aurait à subir dans sa vie. Il ne cesse de lire et relire l’unique recension, rien ne lui a été épargné, dans cet article  réalisé par une « parfaite inconnue, sans autorité dans la matière ». Comment cette personne pouvait-elle sérieusement qualifier son ouvrage de « limite de masculinisme ? ».

Valentin aime les livres. Dans son groupe d’amis, il jouit du qualitatif d’intellectuel, qu’il feint de nier, mais ses petits gloussements cachent mal le plaisir que ce titre lui procure. Il aime les livres, les commenter, en débattre et les recommander, ou plutôt les prescrire. Un livre pour chaque problème, et un problème pour chaque livre. Et comme tout amoureux des livres, de la Culture, la liste des choses qui le révolte reflète son sens certain de la morale et du beau: les liseuses électroniques, la musique avec « des paroles qui ne font pas sens », les personnes qui jettent les livres, celles qui lisent des ouvrages indigents : succès commerciaux, arlequins, mangas (liste non exhaustive), les personnes qui n’ont pas lu les sept tomes de la Recherche du temps perdu, mais aussi celles qui ont gaspillé leur temps à lire tous les tomes du Seigneur des anneaux, les blockbusters, les personnes qui ne savent pas prononcer correctement Durkheim ou Brecht.

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On January 14th, Alice Diop was presenting her most recent film at the NYC Film Forum and the Africa Center. Critics and international festivals have praised Alice Diop’s first feature film for its cinematography, narrative, and acting. After earning the Lion of the Future and the Golden Lion at Venice, Saint Omer won the César of best first film at the 48th César ceremony on Friday, February 24. Saint Omer displayed a lexicon of shadowiness mastering the art of fragments—a cinematographic embodiment of Saidiya Hartman’s ‘critical fabulation’ methodology coined in her essay “Venus in Two Acts.”1 Although Saint Omer cannot be reduced to an “inspired by real-life” film, the film offers an acute awareness of Black subjectivities, silence, and its shadows.

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Décolonial, colonialité, décoloniser… Soixante ans après la deuxième vague d’indépendances nationales, la question décoloniale est toujours (voire encore plus) d’actualité. Depuis des dizaines d’années, militant·es et universitaires démontrent qu’en termes économiques et géopolitiques les pratiques coloniales n’ont pas disparu : elles se sont recomposées et adaptées au contexte post-indépendance.

La Françafrique et les relations cordiales (et très intéressées) entre la France et ses anciennes colonies n’est pas morte, comme en témoignent les interventions militaires françaises dans le Sahel ou la survivance du franc CFA.

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Since its emergence in the French context, academics and activists have clashed over the definition of “intersectionality,” but also intramurally within those spaces where questions of legitimate forms of knowledge remain a point of contention. In this paper, I will map the paradoxical circulation of intersectionality by focusing on how the concept participated in the shaping of both alliances and antagonisms amongst and between activist organizations, academia, mainstream political groups, and the French State. This same intersectionality, which has given birth to significant intellectual channels of debate among scholars, feminists, and anti-racist activists (but also between scholars and activists), is nevertheless presented as a homogeneous and unified object. There exists another paradox: anti-racist and leftist political activists criticize intersectionality, arguing that it can be co-opted by neoliberalism or femonationalism. Yet the reality is that the reconfiguration of reactionary discourses in France has recoded intersectionality to mean “Islamist fundamentalism/racialism/anti-universality.”

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Clap de fin pour Nwar Atlantic ! Au programme de ce tout dernier numéro du podcast, les féminismes sénégalais sont à l’honneur. “Laissez les femmes sénégalaises tranquilles”, c’était le theme d’un space twitter la semaine passé, mais le theme n’est pas nouveau. Les féministes sénégalaises sont sur le pied de guerre au Senegal mais aussi dans la diaspora. On connait l’oeuvre de Mariama Bâ, Fatou Sow ou Fatou Kine Camara, mais les luttes contemporaine des féministes sénégalaise sont pris en étau entre lutte du dedans et lutte du dehors. Aujourd’hui je reçois la sociologue et féministe sénégalaise Laïty Fary depuis Dakar.

Impliquée dans plusieurs groupes, Laïty Fary est membre fondatrice du collectif Jàma, qui a lancé #DeetDuWaaw #SiifNaDakk, une campagne de sensibilisation et d’identification des stratégies communautaires de lutte contre les violences sexuelles au Sénégal. Depuis avril 2021, elle est la responsable dun projet piloté par le laboratoire d’analyse des sociétés et pouvoirs/Afrique-Diasporas (LASPAD) de l’université Gaston Berger de Saint-Louis centré sur l’accueil des adolescentes victimes de violences sexistes et la prise en charge de leur santé sexuelle et reproductive ainsi que des droits connexe. Laity a un pied aussi au Canada, elle est impliqué dans le centre Simone de Beauvoir de l’Université Concordia et co-fondatrice de Kêr Nomade un collectif de féministes Noires de Montreal centré sur la santé mentale. Laïty Fary enseigne des cours sur les mouvements féministes et mouvements anti-coloniaux à l’Université Saint Paul. Et prévoit bientôt un cours genre et cinema à Dakar.

Cet épisode est dédié à bell hooks, dont l’oeuvre a assuré nos pas, lorsqu’ils étaient difficiles à faire.

Lire et et relire ( ou ré-écouter) doivent être au coeur des conversations sur l’accessibilité de la pensée critique, théorique et idéologique. Et c’est pour cela que l’un des enjeux des luttes c’est arracher du temps pour se former, découvrir et revasser. En effet, il n’est pas possible de construire une pensée complexe et critique en faisant l’économie de l’apprentissage afin de se former à confronter ses idées, accords et dessacords. C’est en faisant cet apprentissage que l’on parvient à faire la distinction entre une oeuvre importante mais difficile à appréhender, et une oeuvre qui cache sa banalité derrière des formulations ardues.

Cet épisode est découpé en deux parties et dans la seconde partie Elsa Rakoto, Maboula Soumahoro, Amzat Boukari-Yabara, Elom 20ce, Serge Bayala, Gessica Généus et Pamela Ohene-Nyako nous disent pour quoi elles/ils lisent et nous offre quelques recommandations de la lecture.

Jingle: nickylars beats
Chargée de production : Mukashyaka Nsengimana