De nombreuses sociétés ont éduqué leurs enfants de sexe masculin dans le simple but de leur apprendre à ne pas être des femmes, mais une telle éducation entraîne inévitablement une perte, car elle apprend à l’homme à craindre de perdre ce qu’il a, et à être à jamais quelque peu hanté par cette crainte. Mais lorsqu’en plus d’apprendre qu’il ne doit à aucun prix être une fille, il est continuellement forcé de rivaliser avec les filles à l’âge même où les filles mûrissent plus vite que les garçons, et que les femmes se voient confier des tâches que les filles assument plus facilement, une ambivalence plus aiguë s’installe.
Margaret Mead, Male and female: a study of the sexes in a changing world, p. 315